En 1975, le mouvement C’est l’temps offre au Droit une occasion unique de poursuivre la mission de combat qui l’a vu naître, quelque 60 ans plus tôt. Des jeunes d’Ottawa, qui choisissent d’aller en prison plutôt que de payer des contraventions rédigées en anglais seulement, trouvent dans Le Droit un allié indéfectible.
Le Droit a publié non moins de 107 articles sur le mouvement C’est l’temps en neuf mois, soit entre avril et décembre 1975. C’est cinq fois plus que les deux quotidiens anglophones de la capitale ensemble. Le Droit relate toutes les initiatives du mouvement et ses multiples tactiques pour ameuter l’opinion publique à sa cause. Il ne cache pas ses sympathies pour ses membres et défend vigoureusement leur croisade pour des services en français dans le domaine de la justice en Ontario. Il souligne les appuis de politiciens en vue à ce mouvement, décrie la lenteur du gouvernement à répondre à ses revendications.
Le ton qu’utilise Le Droit pour parler des activités du mouvement, les mots qu’il choisit sont éloquents. Dans ses pages, les membres du mouvement deviennent des héros, leurs actions des hauts faits, leur combat celui de toute la communauté.
Par l’exhaustivité de cette couverture, mais aussi par la façon dont il dépeint la lutte qu’il mène contre l’unilinguisme anglais dans la province, Le Droit, qui tire alors à plus de 50 000 copies, n’a pas été un simple porte-voix du mouvement C’est l’temps. Comme il l’avait été dans la résistance déployée contre le Règlement XVII, comme il le sera lors de la crise entourant la fermeture éventuelle de l’hôpital Montfort, il en a été un acteur important.