L’Université d’Ottawa occupe une bonne partie du quartier Côte-de-Sable. En 1856, à peine huit ans après sa fondation, le Collège de Bytown, ancêtre de l’Université d’Ottawa, quitte la Basse-Ville pour s’établir dans un nouvel immeuble situé entre la rue Wilbrod et la rue Théodore (l’actuelle avenue Laurier). D’autres bâtiments s’ajouteront au fil des ans à l’initiative des Oblats qui la dirigent, pour former bientôt un ensemble qui fera la fierté de la capitale. Le père Jean-Charles Laframboise, o.m.i., décrit le « Collège » d’Ottawa, tel qu’il lui est apparu en septembre 1918, au moment où il y entrait :
Les bâtiments du « Collège » sont imposants : édifice principal (avec façade sur la rue Wilbrod) comportant trois ailes, une chapelle, une salle académique ; édifice des Sciences (1896) muni de laboratoires et d'un musée ; nouveau scolasticat d'Archville bâti en 1885, nouveau Juniorat du Sacré-Cœur bâti en 1895. Magnifique ensemble que viennent compléter les églises Saint-Joseph et du Sacré-Cœur1.
La Côte-de-Sable se densifie en même temps que l’Université se développe. Après l’École normale en 1923 et l’École des « garde-malades » [sic] en 1933, plusieurs autres unités verront le jour, notamment durant les années de l’après-guerre. Elles attirent chacune leur lot de professeurs. Nombreux sont ceux qui s’installent dans le quartier, prisé aussi par les avocats, médecins, journalistes, gens de lettres et autres membres de l’intelligentsia francophone.
La portion du quartier occupée par l’Université sera passablement transformée entre 1960 et 1980. L’institution connaît une forte expansion. On construit le Centre universitaire, la bibliothèque principale, un terrain de sports et plusieurs nouveaux pavillons ainsi que trois résidences étudiantes. Plusieurs maisons du quartier sont expropriées et démolies pour leur faire une place. Les autres sont subdivisées et louées aux milliers d’étudiants qui essaiment dans le quartier. Des cafés et des bars ouvrent leurs portes rue Laurier. La Côte-de-Sable vit désormais au rythme du campus: rentrée, initiations, périodes d’examens, fins de session, fêtes nocturnes, vacances.
1Jean-Charles Laframboise, « Les Oblats et l’Université d’Ottawa : du "Collège" à l’Université (1918-1950) », Sessions d’étude - Société canadienne d'histoire de l'Église catholique, vol. 44, 1977, p. 82-83.