Capsule

Traces d’Ottawa dans la littérature

Ottawa inspire plusieurs écrivains.  Ils racontent divers moments de son histoire, récente ou plus ancienne. Par exemple, King Edward (1999), de Michel Ouellette, et J’écris à rebours (2005), de Michel A. Thérien, rappellent la destruction de la Basse-Ville Est ainsi que le réaménagement de l’artère King Edward, qui sont venus bouleverser la vie des francophones du quartier au cours des années 1960:

aujourd’hui
parmi les ombres tuméfiées
des ormes et des érables
disparus dans le bitume
nous disons avec l’accent
bien en coin
The Condominiums of St. Charles
ce quartier comme une plaie
dans les ruines de nos enfances
où s’est envolée hier
la poésie en quête d’elle-même
le mot à la renverse des signes
le poème dans son inaltérable
trajectoire1.

Le plus souvent, Ottawa est dépeinte de manière réaliste. Les écrivains campent leurs écrits dans la ville avec laquelle ils sont familiers. Ils reprennent à leur compte les connotations généralement associées aux lieux de la vie quotidienne, dans la capitale. Ainsi, le marché By est souvent lié à la prostitution ou à la restauration; le centre-ville, au commerce et au Parlement; la Côte-de-Sable, aux étudiants et aux ambassadeurs; Orléans, à la vie de banlieue. Les différents quartiers de la ville sont bien différenciés dans l’œuvre de plusieurs écrivains, dont celle de Daniel Poliquin, l’écrivain d’Ottawa par excellence. Plus de la moitié de son œuvre est consacrée à cette ville ! 

Certains écrivains choisissent néanmoins d’écrire sur Ottawa en se permettant quelques fantaisies. C’est le cas de Patrick Leroux dans le conte urbain « Ottawa-les-bains sens dessus dessous » (1999) : il imagine que la ville possède un réseau de tunnels souterrains. Dans le livre pour la jeunesse Une Twiga à Ottawa (2003), Mireille Messier raconte l’histoire de Viviane et de Simon, qui reçoivent une girafe en cadeau. Ne pouvant la garder, ils lui trouvent une nouvelle maison dans la tour de la Paix du Parlement, où son long cou lui permet de faire sonner les cloches du carillon.

Tous ces écrivains ont contribué à faire d’Ottawa une ville littéraire dans l’imaginaire collectif.

 

1 Michel A. Thérien, J’écris à rebours. Poèmes, préface d’Andrée Lacelle, Ottawa, Éditions David, 2005, p. 87.