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L'apothéose : le Congrès marial

Jamais n’avait-on vu une foule aussi importante défiler dans les rues de la capitale canadienne. Selon les journaux de l’époque, pas moins d’un million de visiteurs seraient passés par Ottawa, en juin 1947, pour participer au Congrès marial, organisé pour commémorer le centenaire du diocèse de Bytown-Ottawa. 

C’est Mgr Alexandre Vachon qui est le maître d’œuvre de ce rassemblement grandiose. L’archevêque d’Ottawa voit grand pour le diocèse, qu’il veut inscrire sur la carte du monde. Habile stratège, il profite du mouvement international de piété mariale devant mener à la proclamation du dogme de l’Assomption de la Vierge par Pie XII en 1950, pour placer la sainte patronne de l’église mère de l’archidiocèse au centre des célébrations.

Cérémonies religieuses, processions, concerts, représentations théâtrales, expositions et autres festivités se succéderont du 17 au 22 juin. De 60 000 à 80 000 fidèles assisteront à la messe pontificale du jeudi au parc Landsdowne, où est érigé un gigantesque reposoir. C’est le délégué apostolique, Mgr Antoniutti, qui la présidera, assisté d’une centaine de prêtres. La messe de clôture du congrès attire quelque 125 000 fidèles, et 200 000 personnes accourent à la procession eucharistique du soir pour voir défiler une trentaine de chars allégoriques illuminés de flambeaux. Suit un spectacle de feux d’artifice, dont on dira qu’il est le plus imposant jamais vu dans la capitale.

L’événement a profondément marqué la mémoire francophone et catholique d’Ottawa.  Seules les célébrations du centenaire de la Confédération canadienne en 1967 et la visite du pape Jean-Paul II en 1984 attireront des foules aussi importantes dans la capitale.