Capsule

L’éducation pour les filles

La première école à voir le jour à Bytown est une école pour filles. Ce sont les Sœurs Grises de la Croix qui la mettent sur pied, en 1845, dans un hangar situé à l'arrière de leur couvent. Leur école, officiellement bilingue mais officieusement française, accueille bientôt plus d'une centaine de filles. Ce sont ces mêmes Sœurs Grises qui acquerront un terrain, à l’angle des rues Rideau et Waller, pour y fonder le couvent Notre-Dame du Sacré-Cœur en 1869. Le Couvent de la rue Rideau, comme on l’appelle alors communément, offrira, en français, le cours primaire jusqu’en 1960, le cours secondaire provincial de 1927 à 1971,  le cours de 13e année de 1928 à 1953 et le cours classique de 1925 à 1968 dans une section distincte, le Collège Bruyère. Ce sera alors la seule institution francophone en Ontario à permettre aux jeunes filles de faire le pont vers les études supérieures.

L’enseignement ménager et commercial prime ailleurs. On souhaite alors préparer les jeunes filles à tenir maison en les formant à l’économie domestique. Le cours commercial leur donne accès à une carrière d’employées de bureau dans les entreprises et les commerces. La candidature des jeunes filles francophones est très prisée dans le secteur des services où leur bilinguisme constitue déjà un atout.

En 1923, dans le but de rehausser les compétences professionnelles des enseignants canadiens-français et la qualité de l’enseignement dans les écoles bilingues, l’École de pédagogie de l’Université d’Ottawa ouvre ses portes. L’institution, qui deviendra l’École normale de l’Université d’Ottawa en 1927, servira de pépinière aux vocations féminines en enseignement, où les femmes constituent la majorité du corps enseignant.  Puis, c’est au tour de la DYouville School of Nursing, fondée par les Sœurs Grises à l’Hôpital général d’Ottawa en 1896, d’être transférée à l’Université d’Ottawa en 1933. L’enseignement y est bilingue depuis 1921.

Ainsi, l’éducation pour les filles a joué un rôle très important dans l’intégration des femmes au marché du travail. Sans ces institutions, leur participation à la vie économique d’Ottawa aurait été tout autre.