L’ouverture du Centre national des Arts (CNA) en 1969, dans la foulée des festivités soulignant le centenaire du Canada, vient accroître la visibilité du théâtre dans la capitale nationale. Dès sa création, le CNA se donne pour mission de produire et de présenter de la musique, de l’opéra, du théâtre et de la danse, tout en reflétant la dualité linguistique canadienne. Pour servir les deux communautés linguistiques du pays, le CNA présente simultanément deux saisons théâtrales, l’une en français et l’autre en anglais.
Pendant longtemps, le secteur français du CNA sert surtout de salle de spectacle pour accueillir les productions venues de l’extérieur, en particulier de Montréal. Les premières tentatives pour mettre sur pied une compagnie résidente s’essoufflent toutes après quelques années. Les comédiens franco-ontariens investissent plutôt d’autres compagnies, comme L’Atelier, à ne pas confondre avec l’espace de diffusion du CNA qui porte le même nom. Les pièces locales sont présentées ailleurs, comme à la Salle académique de l’Université d’Ottawa et à l’École secondaire De La Salle.
Ce n’est qu’en 1983 qu’une première pièce de théâtre franco-ontarienne est montée au CNA. Il s’agit de L’inconception de Robert Marinier, un dramaturge originaire de Sudbury. Sa pièce, présentée en coproduction avec le Théâtre d’Aujourd’hui de Montréal, tient l’affiche tout un mois, du 8 novembre au 8 décembre 1983.