Au fil des ans, le Festival franco-ontarien est non seulement devenu un événement incontournable dans la région d’Ottawa, mais aussi un passage obligé pour les artistes, groupes et chanteurs de l’Ontario français qui rêvent de faire carrière dans le merveilleux monde du spectacle. Chaque printemps, les spectateurs s’entassent par dizaines de milliers devant la scène du parc Major’s Hill à Ottawa, pour venir écouter leurs chanteurs préférés et découvrir de nouveaux talents des arts de la scène.
La première « Semaine française », qui a lieu à Ottawa du 24 au 30 mai 1976, est modeste. Le conseil régional de l’Association canadienne-française de l’Ontario (ACFO) réussit à organiser, avec un maigre budget, quelques activités pour souligner le 150e anniversaire de Bytown. Un pique-nique, une soirée à l’Astrolabe avec l’auteur-compositeur-interprète sudburois Robert Paquette et un récital des Chansonniers de Blackburn Hamlet en sont les moments forts. L’objectif est d’organiser une fête communautaire, qui témoigne de la fierté des francophones de la capitale.
L’événement est répété l’année suivante, sous le nom de « Festival franco-ontarien ». Le budget a triplé, les activités sont plus variées et elles s’étalent sur deux semaines. Le but de la fête se précise : le Festival veut clamer haut et fort la volonté des Franco-Ontariens de s’épanouir et de s’affirmer. Le Festival gagnera rapidement en popularité avec les années. La quatrième édition, dont les dirigeants obtiennent qu’elle soit présentée au parc de la Confédération, attire avec ses 54 spectacles quelque 70 000 personnes. On y fête la Saint-Jean, le soir du 23 juin. On inaugure une programmation de jour en 1981, avec des activités destinées à la jeunesse. L’année 1982 marquera l’ouverture sur la francophonie canadienne ainsi que l’autonomie du Festival, qui verra sa collaboration avec l’ACFO se terminer. Des records d’assistance sont battus en 1983, alors que 150 000 personnes participent aux festivités. L’Allée des artisans, la Trinquette, le Sentier de la bonne fourchette sont encore une fois à l’affiche. À compter de 1986, le Festival accueillera la finale du concours de musique Ontario Pop, parrainé par Radio-Canada.
La réputation du Festival franco-ontarien n’est plus à faire. L’événement acquiert une dimension internationale. La Super Franco-Fête, tenue lors de l’édition de 2001, alors qu’Ottawa accueille les IVe Jeux de la Francophonie, est restée gravée dans la mémoire. « C’était vraiment quelque chose ! Pendant quinze jours, chaque jour, on avait des festivités. Il n’y avait pas moins de 100 000 personnes sur le site, et des artistes de partout dans le monde étaient présents. C’était à couper le souffle1», raconte Daniel Simoncic, qui a collaboré à de nombreuses éditions du Festival, avant d’en assurer la direction. L’organisme connaît par la suite des années plus difficiles, qui l’obligent à faire peau neuve. Le Franco, comme on le nomme désormais, jongle avec divers calendriers et il doit se tenir sur des sites moins prestigieux. En 2012, le Festival se réinstalle au parc Major’s Hill, à deux pas du Parlement, où il a connu ses plus belles années. La matinée scolaire attire des milliers d’élèves de la région. On instaure une nouvelle tradition en 2013, avec le Pique-nique franco-africain, qui devient en 2015 Le grand pique-nique de la Francophonie.
1 Philippe Orfali, « Un événement qui grandit toujours », Le Droit, 15 juin 2009.
42e Edition du Festival franco-ontarien au parc Major’s Hill (Ottawa) les 15, 16 et 17 juin 2017. Photo : Sylvain Marier.
Festival franco-ontarien, Franco047.